Les collectivités territoriales sont engagées pour sa sauvegarde mais restent préoccupées par l’entretien et la restauration.
Dans le cadre du rapport d’information fait au nom de la commission de la culture relatif aux crédits relatifs aux patrimoines du projet de loi de finances 2022, le Sénat a souligné que tout en constatant le niveau exceptionnel des crédits destinés au patrimoine monumental en 2022 et l'attention accrue portée par l'État à la préservation du « petit patrimoine » au cours des dernières années, le rapporteur regrette que l'État n'accompagne pas davantage, par le biais de l'assistance à maîtrise d'ouvrage, les collectivités territoriales et les propriétaires privés dans la conduite de leurs projets de restauration. Il s'agirait pourtant d'un levier utile pour renforcer l'efficacité des crédits de l'État et améliorer l'état sanitaire du patrimoine.
En Loire-Atlantique, la spécificité du patrimoine de la Brière mérite une attention particulière. Régulièrement attaqués par des champignons et des cyanobactéries qui s’y installent et réduisent leur durée de vie, les toits nécessitent des soins constants pour leur préservation. Phénomène que j’ai pu constater sur place à la rencontre des acteurs locaux qui oeuvrent pour préserver ces chaumières, véritable marqueur de l’identité du marais.
En soutien à l’initiative de la Communauté d’Agglomération Cap Atlantique pour la création d’un cursus de formation dédié au chaume, la Sénatrice a fait part au ministre de l’Agriculture de la nécessité de créer cette filière locale permettant la formation de professionnels sur le territoire de Brière.
En effet, les toitures en chaume sont un élément important de l'identité patrimoniale et touristique du parc naturel régional de Brière (PNRB) en Loire-Atlantique. Elles font l'objet de mesures de protection et de valorisation dans les documents d'urbanisme.
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) accompagnent techniquement et financièrement les propriétaires de chaumières aux toitures prématurément dégradées. Pour assurer la réussite du dispositif, le PNRB travaille en parallèle à la sécurisation de la filière chaume à travers l'établissement de règles professionnelles, la structuration d'un approvisionnement en roseau de qualité et le traitement des déchets de couverture. L'ensemble de ce programme coordonné par le PNRB ne peut se réaliser sans l'appui des professionnels. Or, à ce jour, les propriétaires alertent sur les délais d'obtention de devis de la part des couvreurs chaumiers qui ne cessent de s'allonger du fait d'un nombre insuffisant de professionnels exerçant ce métier.
Afin d'appuyer le déploiement de la filière, il apparaît essentiel de développer l'offre de formation sur le chaume. L'objectif est de développer une filière locale et de permettre la formation de professionnels sur le territoire afin de répondre durablement à la demande et d'assurer la préservation de ce patrimoine. Ainsi, la Sénatrice a demandé au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation la possibilité de créer au sein de l'offre de formations, en lien avec le ministère de l'Éducation nationale, un cursus dédié au métier de couvreur chaumier, ou à défaut, la création d'une option « chaume » dans les formations diplômantes de couvreur. Une telle formation est essentielle au maintien d'un métier spécifique, essentiel à la préservation de notre patrimoine.
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